La création d’un parc national est la reconnaissance par l’État d’un patrimoine naturel et paysager exceptionnels qu’il faut protéger. Ce fut le cas, en 1970, avec la création du Parc national des Cévennes.
La richesse naturelle du Parc national est avant tout marquée par la diversité. La combinaison de facteurs physiques, géologiques, climatiques et les activités humaines ont façonné, dans le Parc, une mosaïque contrastée de paysages et de milieux naturels d’une grande richesse.
Depuis la création du Parc national, la faune s’est beaucoup enrichie grâce à plusieurs réintroductions – vautour fauve, vautour moine, castor, cerf, chevreuil, grand tétras et aujourd’hui gypaète barbu – et à la protection des habitats naturels. On dénombre 2 410 espèces d’animaux, dont 45 % des vertébrés de France.
Chacun des milieux cévenols abritent une flore caractéristique, abondante ou rare, parfois endémique, le plus souvent protégée. Quelques 2 300 plantes à fleurs et fougères - nommée flore vasculaire - ont été répertoriées ; 40 des 430 espèces de fleurs protégées en France sont présentes sur le territoire ; 300 plantes sont rares et menacées.
La Faune
La faune du Parc national est extrêmement diversifiée. Plus de 2 400 espèces ont été répertoriées. On y trouve des espèces aussi bien méditerranéennes que continentales ou alpines ; forestières, steppiques, rupestres ou liées aux milieux humides.
Plus de 2400 espèces animales
La richesse de la faune du Parc national est caractérisée par la présence de :
- 70 espèces de mammifères sur 135 en France
- 195 espèces d’oiseaux dont 135 nicheuses
- 16 espèces d’amphibiens
- 26 espèces de reptiles
- 23 espèces de poissons
- plus de 2 000 espèces d’invertébrés dont 1 824 d’insectes
Des animaux d’une grande valeur patrimoniale
En se fondant sur la nomenclature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), on dénombre 42 espèces strictement menacées dont 11 en danger et 31 vulnérables, 18 espèces rares, 14 espèces au statut indéterminé, et 20 espèces à surveiller.
Le Parc national abrite aussi des espèces d’intérêt communautaire. 103 espèces sont concernées par la directive européenne « Habitats » - dont 2 sont des espèces prioritaires, la rosalie alpine et l’osmoderme érémite – et 48 par la directive « Oiseaux » - dont une prioritaire, le vautour moine. Enfin, 229 des espèces présentes sont totalement protégées par le Code de l’environnement français.
Pourquoi une telle richesse
Cette richesse est d’abord liée à la diversité des reliefs, des expositions, des altitudes et des influences climatiques, et à l’amplitude altitudinale. Ceci joue notamment pour les espèces de petite taille (invertébrés, micromammifères, passereaux...).
Le rôle de l’homme, important mais contrasté
L’homme a constitué un facteur direct de disparition pour les espèces de grande taille. Pratiquement tous les grands mammifères, ongulés et prédateurs, et la plupart des grands rapaces et gallinacés ont disparu à l’époque historique.
Il a également indirectement favorisé de nombreuses espèces par son action sur le maintien des milieux ouverts : pelouses, prairies, cultures et landes. Ses modes de production, relativement peu agressifs pour le milieu naturel jusqu’à ce jour, ont préservé les chaînes alimentaires.
Des réintroductions réussies
Les différentes actions de gestion en faveur de la faune et, plus récemment, les réintroductions menées avec succès par le Parc national ont permis de favoriser ou d’assurer le retour de quelques espèces disparues, comme les vautours fauve et moine.
Des espèces disparaissent, d’autres s’installent
L’homme ne maîtrise pas tout. On constate des évolutions divergentes selon les espèces. La disparition de l’outarde canepetière et de la perdrix grise coïncide, par exemple, avec le retour de la loutre d’Europe et de la chouette de Tengmalm.
Toutes les informations sur la faune du Parc national des Cévennes sont disponibles sur Biodiv'Cévennes
La Flore
Plus de 2 250 espèces de plantes à fleurs sont recensées dans le Parc national, soit 40 % de la flore française et ce, sur 0,5 % de la surface du territoire national.
La diversité des végétaux sur le territoire du Parc national est très importante.
Au cours de ces dernières années, des spécialistes ont découvert avec l’aide des équipes du Parc près de 60 espèces de fougères, 730 espèces de mousses, plus de 1 000 espèces lichens et plusieurs milliers de champignons différents.
Une telle diversité d’espèces est avant tout le reflet :
- d’une grande variété de roches (schiste, granite, grès, dolomie, calcaire, marne...)
- d’influences climatiques contrastées (méditerranéenne, atlantique et continentale)
- d’une grande amplitude altitudinale, comprise entre 300 m et 1 700 m
- des différentes activités humaines, passées et actuelles, sur le territoire
Les contrastes entre les habitats naturels peuvent être saisissants : dans un rayon de 30 km, autour des montagnes du Bougès, se côtoient des chênaies, des hêtraies et différents types de landes composées de bruyères, de myrtilliers ou encore de genévriers.
Même constat autour du réseau dense de sources et de cours d'eau cévenols, où de nombreuses plantes spécifiques à des habitats naturels se développent, à l’instar de la végétation des tourbières, des berges de ruisseaux ou encore des berges rocheuses.
Toutes les informations sur la flore du Parc national des Cévennes sont disponibles sur Biodiv'Cévennes
La biodiversité cultivée et élevée
Le Parc national des Cévennes est un territoire naturel préservé où cohabitent les espèces sauvages avec la biodiversité domestique. Ces races et variétés issues de l’agriculture ont été sélectionnées par les Hommes pour être adaptées aux conditions locales. Elles relèvent désormais des patrimoines naturel et culturel cévenols. Depuis sa création, l’établissement public et des groupes d’agriculteurs agissent pour préserver ce patrimoine génétique.
Un intérêt patrimonial et génétique
Les races et variétés locales présentent un caractère rustique, utile pour bien s'adapter au milieu cévenol. Le Parc national encadre le maintient des effectifs de ces races et variétés. Ils ont, en effet, des intérêts locaux non négligeables. Les races d'élevages valorisent, par exemple, la ressource pastorale et les fruitiers locaux nécessitent moins d'intrants. Elles bénéficient également d’une bonne image auprès des consommateurs. Le local est devenu, depuis quelques années, un atout commercial indéniable pour tous les consommateurs soucieux des enjeux sanitaires et environnementaux.
Les espèces locales enrichissent le patrimoine génétique des animaux d’élevage ainsi que des plantes cultivées. Cela assure notamment une diversité intéressante de goûts et d’usages.
Le maintien de ces espèces locales est un atout pour le territoire.
Les milieux naturels
Le territoire du Parc national offre une large diversité de milieux et d’habitats naturels caractérisés par des critères géographiques, physiques et biologiques.
Dans les Cévennes, l’altitude, le climat, la géologie et les activités humaines se conjuguent pour composer une mosaïque de milieux naturels contrastés :
- Des petits torrents encaissés des vallées cévenoles aux gorges du Tarn et de la Jonte
- Des pelouses sèches des causses aux prairies humides des massifs de l’Aigoual et du mont Lozère
En prenant le temps d’observer notamment les forêts, les prairies, les landes ou encore les zones humides, un promeneur attentif peut découvrir une déclinaison d’habitats naturels qui présentent certaines caractéristiques physiques ainsi qu’une flore et une faune particulières.
Les habitats naturels en quelques chiffres
Sur l’ensemble du cœur de Parc, on identifie 168 types d’habitats différents. Parmi les 131 habitats naturels d’intérêt européen que compte le territoire métropolitain, 74 sont présents dans le Parc.
L'évolution continue des milieux naturels
Victime du surpâturage, les Cévennes furent longtemps un territoire composé de pelouses et de landes. Afin de restaurer les forêts cévenoles, l’État a décidé, durant le XXe siècle, de planter des millions d’arbres. Ce qui occasionna une fermeture des milieux et une diversification de la biodiversité : une première en France.
Ironie du sort, l’établissement public ainsi que des acteurs du territoire mènent actuellement des actions pour maintenir les milieux ouverts dans certains secteurs.
Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter le Guide du naturaliste qui est disponible dans la boutique en ligne du Parc National des Cévennes et dans les maisons du tourisme et du Parc.
Ce document de terrain présente les grands milieux et habitats naturels présents sur le territoire du Parc au fil de 56 fiches.