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QUELQUES CLÉS POUR COMPRENDRE LE PAYSAGE CÉVENOL

GÉOGRAPHIE – CLIMAT


Les Cévennes ont, depuis les Romains, connu des définitions géographiques variées.
Stevenson, en partant du Monastier près du Puy en Velay, devait traverser les Cévennes, mais, en arrivant sur le Mont Lozère Stevenson contemple « un pays d’inextricables montagnes bleues »…. « Les Cévennes des Cévennes ».

Cette définition reste la même de nos jours décrivant ainsi un territoire par rapport à l’histoire : il s’agit des Cévennes Protestantes « c’est dans ce labyrinthe indéchiffrable de collines qu’une guerre de bandits, une guerre de bêtes féroces fît rage pendant 2 ans entre le Roi Soleil avec toutes ses troupes et ses maréchaux d’un côté et quelques Protestants montagnards de l’autre » : « Les Camisards. »

Le climat est marqué par la ligne de partage des eaux qui suit les crêtes entre l’Aigoual 1561 mètres et le Mont Lozère 1699 mètres. Les montagnes arrêtent l’air chaud et humide qui monte de le Méditerranée et provoque la rencontre avec l’air froid, déterminant les épisodes cévenols pendant lesquels les pluies peuvent être torrentielles et de durée assez longue de 24 à 76 heures.

LES TERRASSES


Les Cévennes présentent un paysage construit.

Les murets de soutènement en pierre sèche constituent des amphithéâtres partant du bas de la vallée jusqu’à la crête.


Elles constituent les espaces agricoles de production de légumes et de céréales, sont plantées de mûriers, de vignes (cépages interdits) ou de châtaigniers.

Les Cimetières

A partir des années 1550, les Cévennes se convertissent au protestantisme.

En 1685, la révocation de l'Édit de Nantes (Édit de Fontainebleau) a pour conséquence :

  • La suppression de l'exercice du culte
  • Les temples sont rasés, les collèges et écoles fermés
  • Les synodes sont surveillés , les charges, les offices, et certains métiers sont interdits.
  • Des dragonnades débutent dans le Poitou et se propage dans les Cévennes.

Les protestants n'ont pas le droit d'enterrer les morts dans des cimetières catholiques. Ils sont alors mis sous terre dans la nature et un if planté à côté devient un point de repère. Ils sont aussi enterrés dans des caves ou à côté de la maison dans le prêt. Ainsi, de petits cimetières apparaissent.

Les autorités ont fermées les yeux, puis à partir d'une déclaration de 1736, dès lors que le mort était signalé par écrit la tradition est ainsi née et continue de nos jours.

Dans les années 2000, un vieux hollandais ayant toujours vécu dans un hameau obtiendra l'autorisation de se faire inhumer dans le cimetière protestant dudit hameau.

LES CHÂTAIGNIERS


Dès le XIème siècle, le châtaignier est cultivé dans les Cévennes sous l’influence des monastères en plein développement.

Le châtaignier occupe les pentes ensoleillées.

Son bois sert de matériaux de construction en particulier pour les charpentes, qui commencent à partir du XVème siècle, à soutenir des toitures très lourdes en lauzes.

Mais, il est surtout « l’arbre à pain » qui nourrit la population, notamment avec les châtaignes sèches (les bajanes) qui se conservent l’hiver et au-delà.

Il nourrit aussi les animaux avec les feuilles et les châtaignes impropres à la consommation humaine.

LES MAGNANERIES – LES FILATURES


Le paysage cévenol est parsemé de ces grandes bâtisses en pierre sèche de plusieurs étages, aux fenêtres plus étroites aux étages.

La présence de plusieurs cheminées réparties sur le toit permet d’identifier le bâtiment. C’était l’endroit où on élevait le magnan ou ver à soie.

Ces maisons sont complétées par les nombreuses filatures aux multiples fenêtres identiques que l’on peut voir près des rivières.
Aux alentours de ces bâtiments, les terrasses étaient plantées de mûriers dont la feuille constitue la nourriture exclusive du ver à soie.

L’EAU


De tout temps, les cévenols ont travaillé pour réguler le débit de l’eau, la stocker pour permettre la vie.

Les cévenols ont durant des siècles construit des aménagement hydrauliques afin de se protéger de l’eau dévastatrice, ravinements et crues :


a) tancats, rascaças, piégeant la terre arrachée aux pentes

b) barrages captant l’eau pour la distribuer par les béals sur les parcelles cultivées

c) caladas ou chemins empierrés qui permettent la circulation de l’eau et des hommes

Le réchauffement climatique va rendre l’eau plus rare.

Il sera impératif d’anticiper les périodes de sécheresse et les aménagements imaginés par nos ancêtres redeviendront nécessaires.