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Les Cévennes

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Les Cévennes forment une chaîne montagneuse faisant partie du Massif central située entre les départements de la Lozère et du Gard, prolongeant au sud les monts du Vivarais situés en Ardèche et en Haute-Loire, et au nord les monts de Lacaune et de l'Espinouse situés en partie dans le département de l'Hérault.

La dénomination inclut également, sur ses contreforts sud-est, une partie de la plaine méridionale dont fait partie le bassin alésien.

Situation géographique

À l'origine, le terme géographique Cévennes est employé pour désigner toute la bordure sud-ouest, sud, sud-est et est du Massif central. Ainsi, les Cévennes, au sens le plus étendu, sont constituées de nombreux massifs de faible ou moyenne altitude. Côté sud, la montagne noire dans l'Aude, et les monts de l’Espinouse et du Caroux (parc du Haut-Languedoc) se prolongent ainsi par les Petites Cévennes qui s'égrènent en contrebas du causse du Larzac (l'un des Grands Causses). Plus au nord et à l'est, se distinguent le rocher de Saint-Guiral, la montagne du Lingas, le massif de l'Aigoual, les étroites vallées des Gardons et la montagne du Bougès. Plus au nord encore, le mont Lozère dans le département du même nom, puis celui du Tanargue, en Ardèche, longent toute la partie orientale de la vallée du Rhône avant de céder la place au massif du Pilat, à l’extrémité nord-est.

Certains géologues, autrefois, y ont inclus les monts du Lyonnais et le rebord qui se prolonge jusqu'à Dijon. La définition actuellement retenue par l'explorateur et spéléologue Martel est favorisée par l'administration : la « région Cévennes » essentiellement constituée de massifs schisteux et granitiques est attribuée à la partie comprise entre le massif du mont Lozère au nord et le massif du mont Aigoual au sud-ouest. Toutefois, la toponymie locale est un peu plus large, puisque l'on parle de « corniche du Vivarais cévenol », donc au-delà du mont Lozère et débordant dans le département de l'Ardèche.

Le massif des Cévennes s'étend majoritairement sur l'Est de l'Occitanie, le parc national des Cévennes est d'ailleurs situé en Lozère pour sa majeure partie. Le point culminant est le mont Lozère au sommet de Finiels (1 699 m). Un des points les plus remarquables est le mont Aigoual (1 565 m) à la limite du Gard et de la Lozère. Il s'agit d'une chaîne de basse et moyenne montagne, formée de nombreuses vallées encaissées.

Les principaux villes et villages de la région sont Alès, Le Vigan, Sumène, Valleraugue, Ganges, Saint-Hippolyte-du-Fort, Sauve, Lasalle, Saint-André-de-Valborgne, Saint-Jean-du-Gard, Anduze, Florac, Saint-Germain-de-Calberte, le Pont-de-Montvert, Villefort, Génolhac, Bessèges, Saint-Ambroix, Gagnières et Les Vans.

Les principaux sommets

Mont Lozère : sommet de Finiels (1699m)
  • Sommet de Finiels (mont Lozère) (1 699 m), plus haut sommet non volcanique du Massif central, point culminant de la Lozère et des Cévennes
  • Pic Cassini (mont Lozère) (1 680 m)
  • Signal des Laubies (mont Lozère) (1 657 m)
  • Mont Aigoual (1 565 m), point culminant du Gard
  • La Maye (Grand Tanargue) (1 511 m)
  • Signal du Bougès (massif du Bougès) (1 421 m)
  • Montagne d'Aulas (massif du Lingas) (1 417 m)
  • Rocher de Saint-Guiral (massif du Lingas) (1 366 m)
  • Le Fageas (montagne du Liron) (1 179 m)

Le climat

Le climat des Cévennes est méditerranéen et devient progressivement montagnard en fonction de l'altitude. Il se caractérise par de fortes précipitations aux équinoxes (surtout en automne) et une sécheresse estivale parfois importante. Le gradient des précipitations annuelles est très fort entre la ligne Sauve/Saint-Ambroix en passant par Alès (1 000 mm environ) et le sommet du mont Aigoual ou les contreforts du mont Lozère (plus de 2 000 mm) soit plus de 1 000 mm en une trentaine de kilomètres.

Les Cévennes sont le théâtre des épisodes cévenols (ou effet cévenol). Il s'agit de pluies diluviennes accompagnées d'orages très localisés parfois stationnaires, durant quelques heures, voire quelques jours. Elles sont principalement dues à la rencontre entre l'air froid venant de l'Océan Atlantique touchant par l'ouest les sommets des Cévennes et l'air chaud et humide du sud remontant de la mer Méditerranée. En hiver, les chutes de neige peuvent y être très importantes, plus d'un mètre en 24 heures.

En raison de leur soudaineté, de leur violence et de la géographie locale, ces épisodes conduisent souvent à des inondations parfois dramatiques.

La faune et la flore

Dans les Cévennes on retrouve le cerf élaphe, le loup gris, le gypaète barbu, le castor, l'aigle royal, le chevreuil, le grand tétras, la loutre, le vautour fauve, le vautour percnoptère, le vautour moine, le sanglier, le renard, la chouette de tengmalm, le chat sauvage, le blaireau européen, la genette commune, le chamois, le lièvre d'Europe, le mouflon, le chien viverrin.

La disparition progressive du pastoralisme traditionnel perturbe la faune et la flore locale.

Les forêts cévenoles ont une double origine, naturelle et artificielle.

  • La forêt naturelle : les Cévennes sont le pays du châtaignier, qui domine et marque le paysage sur toutes les pentes, jusqu’à 600-800 mètres d’altitude. Le chêne vert n’est pas spécifique aux Cévennes mais on le trouve dans toutes les vallées cévenoles jusqu’à 400-500 mètres, au-dessus il cède la place au chêne pubescent qui s’acclimate jusqu’à 800-900 mètres d’altitude. Au-delà, on aborde la zone du hêtre : cette essence a beaucoup reculé sous l’action de l’homme. Parmi les résineux, il faut citer le pin sylvestre qui est représenté à peu près à toutes les altitudes et sur tous les terrains. Quant au pin Salzmann, quasi-inexistant ailleurs en France, il subsiste encore au col d’Uglas.
  • La forêt artificielle est constituée d’une essence résineuse étrangère à la région, le pin maritime, qui servait au XIXème siècle à la fabrication des étais de mine. La neige limite son extension à 600 mètres d’altitude. D’autres essences ont été acclimatées dans les périmètres appartenant à l’Etat : l’épicéa, le mélèze, le pin à crochets, le pin noir d’Autriche, le pin Laricio de Corse.

L'Histoire des Cévennes

La guerre des Camisards

Les Cévennes furent le théâtre de la guerre des Camisards, opposant les partisans de la Réforme (protestants) aux troupes (catholiques) du roi (les dragons) entre 1702 et 1705 (mais dans les faits, la répression dura jusqu'à la Révolution française).

Dès les XVIème et XVIIème siècles, les diocèses de Mende, Nîmes, d'Alais (Alès) et d'Uzès furent agités par les guerres religieuses. Bien que sans cesse persécutés (dès 1660 avec les dragonnades), les protestants y étaient nombreux quand la révocation de l’édit de Nantes (18 octobre 1685) vint les frapper d'une proscription générale. On leur envoya alors des missionnaires et des soldats, qui en convertirent quelques-uns seulement. En effet, le plus grand nombre préféra se cacher dans le maquis cévenol (« le désert »), s'expatrier ou souffrir pour ses croyances.

Ce n'étaient que temples renversés, pasteurs mis à mort, hommes envoyés aux galères, vieillards, femmes et enfants jetés en prison, comme à la tour de Constance à Aigues-Mortes où la protestante Marie Durand passa 38 ans de sa vie et avait gravé sur le puits central de la cellule commune le mot « résistez ». Les protestants répliquèrent par de nombreuses rétorsions en pays catholique (nombreuses églises brûlées, assassinat de représentants de l'intolérance religieuse : ainsi l'assassinat de l'abbé du Chayla au Pont-de-Montvert en 1702). Beaucoup se réfugièrent dans les Cévennes ; mais, là encore, l'inquisition les poursuivit, et des milliers y périrent sur le bûcher ou sur la roue.

Le premier foyer d'insurrection vit le jour en Lozère, dans le massif du Bougès où un groupe d'une cinquantaine de personnes, animé par le « prophète » Abraham Mazel, se rendit au Pont-de-Montvert pour délivrer les huguenots faits prisonniers et torturés par l'abbé du Chayla, affrontement au cours duquel ce dernier trouva la mort. Ainsi commença la guerre des Camisards (1702). Désespérés par la répression qui s'ensuivit, quelques montagnards et paysans cévenols (environ 2 000) s'armèrent, les uns de faux, les autres de fourches, d'autres d'épées ou de fusils et, des montagnes du Gard, la révolte se propagea dans le pays d'Alais (aujourd'hui Alès) et aux environs de Nîmes, principalement en Vaunage pour ce qui est du « bas pays ».

Comme tous les hommes de parti, les camisards ont été mal jugés : les uns en ont fait des brigands, d'autres des héros, ceux-ci des prophètes, ceux-là des sacrilèges et des impies. C'étaient de pauvres paysans honnêtes qui, las d'être rançonnés et vexés par les gens de guerre, se battaient simplement pour la défense de leurs biens, de leurs valeurs, de leurs libertés et de leurs vies. Ils en voulaient surtout aux gens d'Église et au pouvoir royal, dont l'intolérance et le fanatisme sollicitaient sans cesse contre eux de nouvelles persécutions. Les catholiques mirent tout à feu et à sang dans ce pays, n'épargnant ni l'âge ni le sexe. 

On sait que cette guerre d’extermination dura trois ans. Mais la répression dura jusqu'à 1744, voire 1787, date de l'édit de Versailles peu avant la Révolution. Les camisards marchaient jour et nuit, et par bandes ; ils appelaient frères leurs chefs. Jean Cavalier, qui commandait les bandes de la plaine ou du pays d'Alais, était un garçon apprenti-boulanger à peine âgé de vingt ans. Ardent et courageux, il passait pour un prophète et avait sur ses compagnons un pouvoir absolu. Il eut à combattre le maréchal de Montrevel, ce qu'il fit avec succès ; mais il se rendit au maréchal de Villars. On dit que le grand roi s'étant fait présenter le jeune héros, à la vue de son air chétif et de sa petite taille, il haussa les épaules et lui tourna le dos.

De 1789 à nos jours

En 1815, la Terreur blanche sévit particulièrement contre les protestants des Cévennes, ceux-ci étant assimilés aux fédérés, aux profiteurs des ventes des biens nationaux et aux bonapartistes.

Les Cévennes sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 28 juin 2011 dans un ensemble plus grand, les Causses et les Cévennes.

L'agriculture

Le pays se prête bien à l’élevage de moutons et de chèvres. Les conditions climatiques clémentes permettent de laisser les animaux dehors une grande partie de l’année mais il est pourtant nécessaire de constituer des réserves de foins pour l’hiver.

On se heurte alors à la difficulté d’exploiter mécaniquement des près qui étaient autrefois fauchés à la main. L’exiguïté des surfaces ne permet pas d’escompter de gros revenus et comme les cévenols d’hier partaient travailler saisonnièrement, ceux d’aujourd’hui ont parfois plusieurs métiers. Et il leur faut aussi, anciens ou nouveaux installés, diversifier leur production : à la vente des agneaux et du fromage de chèvre s’ajoutent la pisciculture, l’apiculture, la charcuterie, les légumes, les gros et les petits fruits (framboises, cassis, fraises, groseilles), les plantes médicinales, la cueillette des champignons et des fruits sauvages mais aussi l’exploitation forestière.

Seules cette diversité et la recherche d’un produit de qualité leur permettront de pallier la faible productivité avec, à plus long terme, le souci de s’adapter à un milieu physique sensible et celui de recréer, à travers le nouveau tissu social, l’entr’aide traditionnelle des vallées.

La protection environnementale

Les Cévennes abritent depuis 1970 le parc national des Cévennes, qui s'étend sur 3 730 km², soit le deuxième plus grand parc national de France après le parc amazonien de Guyane. Plus de 80 % de sa surface sont situés en Lozère. Au sein du parc, 15 000 ha sont classés en zone interdite à la chasse.

Établissement public national a caractère administratif, le parc national des Cévennes (un des onze parcs nationaux français) a été créé en 1970. Il offre la particularité d’être l’un des rares parcs nationaux au monde à avoir une population permanente, principalement agricole, vivant dans sa zone centrale.

Les Cévennes ont été reconnues réserve de biosphère par l’UNESCO en 1984.

Dans la culture

Les Cévennes dans la littérature

-L'écrivain écossais Robert Louis Stevenson publie en 1879 un récit de voyage intitulé Voyage avec un âne dans les Cévennes, dans lequel il relate sa traversée à pied de cette région, en compagnie d'une ânesse, Modestine

« Les Cévennes offrent le roc, rien que le roc, les schistes tranchants... Vous sentez la lutte de l’homme, son travail opiniâtre, prodigieux, contre la nature. »

-Jules Michelet, Notre France, 1886

« Enfin au sommet, au col [de Jalcreste], un admirable panorama sur les Cévennes méridionales, dont les cimes qui s’étendent au loin, bleutées et rosées dans un vallonnement imprécis semblent autant de vagues géantes. »

-L'écrivain et académicien André Chamson est originaire de Valleraugue.

- L'écrivain Jean-Pierre Chabrol  a été élevé au cœur des Cévennes. Son œuvre est tout entière consacrée aux Cévennes, à l’épopée des camisards, au maquis et surtout à la population locale.

-Le roman Aux animaux esclaves de l'ordre raide (2024) de Jean-louis Vassallucci est un récit situé dans les Cévennes.

Les Cévennes au cinéma

-Les films Tabusse et Le Crime des justes de Jean Gehret, d'après les romans d'André Chamson, se déroulent et ont été tournés dans les Cévennes en 1949.

-L'intrigue du film Michael Kohlhaas d’Arnaud des Pallières se déroule dans les Cévennes au XVIe siècle.

-Le film Le Frère du guerrier de Pierre Jolivet (avec Vincent Lindon, Guillaume Canet et Mélanie Doutey) se passe au XIIIe siècle, dans un village des Cévennes.

-Le film Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal, se déroule et a été tourné dans les Cévennes en 2019.