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L'agropastoralisme

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L'agropastoralisme est une technique de production qui mêle agriculture et élevage. Cette technique est utilisée pour combiner les avantages de l'agriculture et de l'élevage, tels que la production de nourriture et la gestion des terres. L'agropastoralisme peut également aider à préserver les écosystèmes locaux et à améliorer la qualité de vie des communautés rurales.


Il est parfois associé au semi-nomadisme avec des mouvements saisonniers dits de « Transhumance » qui peuvent traverser localement des zones cultivées.

Géographie de l'agropastoralisme

L'agropastoralisme est plus fréquent dans les zones délaissées par l'agriculture, et en particulier dans les régions semi-arides ou dans les régions dont les sols sont agronomiquement pauvres, montagneuses ou aux différences climatiques marquées entre saison froide ou chaude, sèche ou humide ; l'agriculture permettant souvent d'offrir un complément de nourriture aux animaux durant la saison difficile.

Les enjeux agro-environnementaux

Comme toute forme d'exploitation des milieux l'agropastoralisme peut modeler et transformer les paysages et leur biodiversité, et ce depuis la préhistoire et notamment depuis l'invention du feu.


Nous relevons comme aspects positifs le maintien de troupeaux d'une certaine densité dans le paysage agricole ou forestier qui présente parfois un grand intérêt écopaysager, pour l'entretien de clairières, de corridors écologiques, de milieux ouverts ou pour la lutte contre les incendies en période sèche. Tant qu’ils ne surexploitent pas les ressources naturelles (végétaux, sols, eau…), les animaux gardés par les bergers (souvent aidés de leurs chiens) jouent un rôle dans l’entretien de milieux ouverts. De plus, ils transportent de nombreux organismes et peuvent enrichir le sol de leurs excréments ou nourrir des animaux nécrophages quand ils meurent (certains nécrophages comme les vautours jouent un rôle sanitaire probablement important pour les troupeaux en éliminant rapidement les cadavres d’animaux malades).


Malheureusement, nous pouvons également observer des aspects négatifs. En effet, si les animaux en surnombre ou présents trop longtemps au même endroit exercent une pression trop forte sur le milieu, il y a situation de surpâturage. Si cette situation perdure ou s'étend à grande échelle, les cheptels peuvent alors contribuer à dégrader les sols et à un effondrement de la biodiversité.


De plus, pour se nourrir et/ou pour défendre leurs troupeaux, leurs gardiens peuvent aussi exercer une pression de chasse ou de piégeage sur les animaux carnivores, les animaux venimeux, les espèces herbivores concurrentes. Des effets négatifs et plus ou moins durables sur les écosystèmes sont alors possibles.


L’agropastoralisme excessif (associé à un environnement forestier) peut contribuer à la déforestation, notamment avec les chèvres et sur des sols vulnérables.
La déforestation est souvent facilitée par la construction de routes et de ponts qui permettent un déplacement des troupeaux vers des zones de montagnes autrefois peu accessibles.

Aspects sociaux

La vie de nomade ou de semi-nomade implique une organisation sociale particulière. Comme le pastoralisme, mais de manière différente, l'agropastoralisme implique aussi une organisation foncière négociée avec les agriculteurs communautaires ou propriétaires terriens.


Souvent deux populations coexistent tout ou partie de l'année, l'éleveur nomade et le paysan sédentarisé. Parfois, ce sont les enfants qui sont bergers ou gardiens des troupeaux alors que les adultes cultivent. Dans tous les cas, cette répartition des rôles structure les sociétés agropastorales.


Nous notons ainsi que l’agropastoralisme joue un rôle crucial dans le maintien des populations rurales en offrant des emplois et en soutenant les traditions locales. Il favorise aussi la résilience des communautés face aux changements climatiques.

D'autres enjeux

D’autres enjeux sont également à souligner comme l’enjeu économique. En effet, cette pratique permet une diversification des revenus pour les agriculteurs grâce à la production de viande, de laine, de cuir, etc. Elle améliore également la qualité des terres difficiles à cultiver.


Mais également un enjeu touristique : en entretenant les paysages, l’agropastoralisme contribue à l’attractivité touristique de certaines régions, ce qui peut générer des revenus supplémentaires.


En résumé, ces enjeux montrent l’importance de soutenir et de promouvoir l’agropastoralisme pour un développement rural durable.

Des paysages façonnés par l'agropastoralisme

Les activités pastorales extensives façonnent le paysage et notamment le paysage culturel des Cévennes. Ces activités permettent notamment de maintenir des milieux ouverts par l’action du pâturage. Ces surfaces pastorales, qui ne sont pas cultivées, se caractérisent par une végétation spontanée et hétérogène qui offre des ressources alimentaires variées que les animaux prélèvent en pâturant.


L’intérêt paysager de ces surfaces pastorales s’exprime par la monumentalité des vues qu’ils ouvrent, mais aussi par leur faciès semi-naturel, leur richesse biologique et par la présence de nombreux éléments architecturaux témoignant des pratiques et traditions pastorales.


Certaines sont boisées, on parle alors de pâturage en sous-bois, parfois de sylvopastoralisme si le bois est valorisé. Les cultures agricoles qui viennent en complément du pâturage s’intègrent dans la mosaïque paysagère de l’agropastoralisme au travers de formes singulières et identitaires telles que les dolines ou les terrasses. Ce sont des pratiques spécifiques : les cheptels et les productions sont diversifiés. On trouve des troupeaux de vaches, de chèvres et de brebis.


Les troupeaux peuvent soit rester dans des parcs clôturés, soit être gardés. Tout l’art du berger consiste à les guider au bon moment, au bon endroit pour trouver de quoi manger et boire. Selon les saisons et les lieux, les animaux peuvent consommer de l’herbe, des feuilles, mais aussi des fruits comme les glands ou les châtaignes ! Certains éleveurs transhument, notamment en été, pour amener leur troupeau dans des parcours en altitude où l’herbe est plus abondante.